Un cousin venu d'Amérique
Surprise il y a quelques jours : un mail m'est arrivé, venant de Canaan, Vermont, USA d'un presque homonyme (... ault et nous en France ... eau) m'assurait que nous devions être cousins... lointains sans doute, mais cousins...
Louis est le généalogiste des ...ault d'Amérique du Nord et il compte 11 générations sur le sol de la Nouvelle France et des USA. Me piquant au jeu, j'ai cherché dans mon ordi parmi 23.554 personnes, si j'avais quelque chose en mémoire concernant son aïeul premier venu de La Rochelle au Québec en 1703. Rien ! Mais je pratique les recherches généalogiques depuis près de 35 ans et je connais pas mal de ficelles pour débusquer les ancêtres. Avec l'aide d'une "cousine" généalogique qui a fouillé dans ses données, j'ai pu communiquer à mon Louis de Canaan non seulement la date du mariage des parents du premier émigré : 10 mai 1676, mais aussi les noms (tronqués pour deux d'entre eux à cause du mauvais état du registre) des grands-parents, nés autour de 1620/1625.
Nous avons fait un heureux ! Car l'enquête continue... Nous allons maintenant chercher le contrat de mariage s'il y en a un. Il faut savoir qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angoumois, Aunis et Saintonge, les contrats de mariage étaient monnaie courante, même chez les plus pauvres. Le notaire se déplaçait à cheval accompagné le plus souvent de son greffier juché sur un âne, jusqu'à la maison des parents de la proparlée (promise) où était assemblés les parents, la famille élargie et les amis. Le contrat était rédigé à la main par le greffier sur son écritoire, et chacune des personnes présentes était désignée nommément avec son degré de parenté : une mine d'or pour le chercheur, qui peut ainsi aisément reconstituer les familles. Ces contrats étaient avant tout des promesses de mariage écrites. En Bretagne, où vivaient mes aïeux, rares sont les contrats de mariage : les futurs fiancés s'engageaient publiquement en face de l'église le dimanche avant la grand-messe et le curé notait simplement le fait sur ses registres. Bien souvent aussi, il omettait le jour des noces, de citer le nom des parents, se contentant d'un succinct "en présence des parents et amis". Grrrr !
La généalogie m'a amenée à pratiquer l'informatique : j'ai commencé avec un 282 qui ne comprenait que le DOS mais qui m'a donné de grandes satisfactions. Puis, avançant dans mes recherches et remontant le temps, j'ai dû apprendre à lire les écritures anciennes et faire de la paléographie pendant dix ans...
Je vous parlerai encore de mes aïeux et vous montrerai sur quoi nous travaillons...