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La Bourlingueuse
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23 février 2008

Nous continuons le voyage ?

San Carlos de Bariloche

Dimanche 16 mars

« Padre » Edmundo qui devait dire la messe à 6 h, a dû avoir une panne d’oreiller… parce que lorsque je passe à 7.15 h devant la tente des z’Ed, son grand rire me fait soupçonner que la journée ne sera pas triste !

Les commentaires du p’tit déj’ tournent autour de la température « pas loin de moins zéro » dirait Sylvie Joly, de la fraîcheur ( !) venue sur le matin, de l’onglée de Maïté. J’ai une pensée pour ma cousine, persuadée que je suis folle d’entreprendre une telle aventure à mon âge.17_Alerces___Bariloche_14

Départ à 9 h après les échanges de PQ, chewing-gum et lingettes que chacun s’engage sur l’honneur à rendre après usage. Avant de démarrer, Edmundo achève son maquillage en se passant du blanc à lèvres : pour le rimmel, c’est déjà fait depuis sa naissance…

Il y a de la gelée blanche dans les herbes, les troupeaux divaguent, les vaches et leurs jeunes veaux batifolent au milieu de la piste et Edmundo, ouvrant sa glace, tape sur la croupe de l’une d’elles, au grand scandale d’une voisine qui proteste en meuglant. Quatre chevaux occupent la route, et l’un d’eux rue contre un bai qui s’en éloigne en passant juste devant notre calendre.

17_Alerces___Bariloche_02Arrêt-baños à Cholita, dans le lieu historique où,17_Alerces___Bariloche_03 autour des années 1900/1910, les fameux bandits américains Butch Cassidy et le Kid qui, entre deux hold-up ont tenu leur épicerie. Elle  fonctionne encore mais dans des locaux visiblement rénovés. La vue de villageois qui sortent de l’église rappelle à Bernard une histoire :

Des Terre–Neuvas sont embarqués pour 6 mois dans les glaces pour la pêche à la morue. L’un d’eux vient à mourir ; avant de jeter le corps à l’eau, ses compagnons veulent tout de même prononcer quelques saintes paroles. Hélas ! les copains ont oublié le rituel de la Messe des Morts. Beau chercher, rien ne leur revient, et ils n’arrivent pas à aligner les psaumes. Soudain le visage de l’un d’eux s'éclaire, il a un souvenir : prenant sa casquette, il fait le tour de ses compagnons pour faire la quête…

Le pique-nique se déguste au bord d’un rio où pêchent des nativos, bordé P3160191de buissons de mûres, avec une chaîne de monts enneigés pour toile de fond. Christian a voulu franchir le rio à gué. Que croyez-vous qu’il arriva ? Pantalon et chaussures furent trempés, mais les chaussettes restèrent sèches (dans ses poches).

Sortant de notre « bord d’eau », par où tourner ? « On va demander à la dame » dit Edmundo. En effet, une abondante chevelure bouclée attend le bus sur le bas-côté de la route, mais ce qui est dessous n’a vraiment rien de féminin ! Nous avons pu garder notre sérieux pendant le temps nécessaire, mais quel éclat de rire en repartant ! C’est la seconde fois en moins de 24 h que le boss se mélange les pinceaux…

El Bolson, et ses hippies post-soixante-huitards nostalgiques et leurs compagnes un peu blettes, se distingue dès l’abord par l’odeur d’encens qui se répand dans le marché. Colliers et colifichets semblent d’époque, et la vente des objets de cuir artisanaux, de graines et de miel écologiques reste leur moyen de vivre « peace and love ». L’herbe qu’elles fument permet à quelques-unes de rester cool, et même baba-cool pour certaines. L’une d’elles, toutes franges et fanfreluches dehors, a les17_Alerces___Bariloche_24_2 cheveux tressés retenus par un serre-tête, et la fillette qu’elle tient dans ses bras est la réplique de sa mère. Celles qui ont l’âge d’être grands-mères ont un air décalé que je trouve poignant. Les hippies sont venus à El Bolson il y a plus de trente ans, certains ont vieilli en gardant ce choix de vie. Les jeunes sont-ils leurs enfants, ou bien d’autres idéalistes venus les rejoindre ?

17_Alerces___Bariloche_22Il y a aussi des enfants des rues, laissés totalement livrés à eux-mêmes, et l’un d’eux a « gardé » pour quelques pièces nos 4 x 4 pendant notre visite au marché, ce qui permet à nos deux z'Ed ne venir aussi y faire un tour.

Un homme a pris Edmundo pour un touriste… et lui propose avec insistance de venir voir son camping où, dit-il, de gentils nains viennent chaque soir rendre visite aux occupants. « Il a dû trop fumer de moquette dans sa jeunesse » résume Edmundo avec philosophie.

17_Alerces___Bariloche_04Le paysage a encore changé. Nous sommes maintenant dans la haute montagne où la ligne de végétation montre nettement l’altitude au delà de laquelle plus rien ne pousse. Le lac Nahuel Huapi, au bord duquel est nichée San Carlos de Bariloche, est bleu sombre, et des baigneurs s’y17_Alerces___Bariloche_34 ébattent.

Avant de trouver à Bariloche la rue San Marin et notre hôtel Sureñas, il en a fallu des tours, des détours, des contours, et même des tours de c… ! J’ai à peine posé le pied sur le trottoir qu’un homme aux cheveux blancs m’aborde : « Where do you come from ? » « Ushuaia ». La conversation se poursuit en anglais jusqu’à la question de ma nationalité… Il s’exclame dans un grand rire qu’il est Allemand, mais qu'il vit à Toulon, plus précisément à St Mandrier, et il parle parfaitement le français. Il me précise qu’il voyage seul, qu’il avait épousé une Française, fille d’un Résistant, et que leur fils neurochirurgien a vécu à Buenos Aires mais qu’il est maintenant installé à Troyes. Il a 66 ans et des yeux incroyablement bleus à faire chavirer une sainte. Son nom ? Manfred Syruss…

Maïté, qui a oublié son onglée de ce matin, prétend l’avoir vu la première et ajoute (perfidement !) qu’elle lui trouve l’air « allumé ».

17_Alerces___Bariloche_53La chambre que je partage avec François donne surP3160207 un jardin abrupt dont le fond est au niveau du troisième étage, et nous avons de l’eau chaude, ce dont les autres, aux étages supérieurs, devront se passer. Après la douche, balade dans « Bariloche », ville très suisse ou allemande, très européenne en tous cas. Y trouverai-je un drapeau patagonien avec « ma » Croix du Sud ? Une 404 rafistolée de fil de fer, n’est pas pire que d’autres, P3160203mais j’ai eu envie de la photographier. Les bâtiments sont dans le style alpin, les cabines téléphoniques en rondins permettent d’appeler Nantes et la famille ; en un mot, le bois est partout. Les chocolats aussi…

« Al Refugio » est un restaurant où l’on prétend offrir la meilleure viande d’Argentine. Rien que ça ! On sert à chacun un plat pour deux, et quand y en a plus… y en a encore ! Comme les cheveux à Eléonore ? Nous sommes les premiers clients : comme les4_Al_Refugio Espagnols, les Argentins dînent tard. Patron et serveurs sont totalement disponibles pour notre tablée, et ils posent pour les photos, que j’ai promis de leur envoyer par imèle. Leurs prénoms ? Jonatan et Hernan. Les photos ont été envoyées par Internet, et la réponse reçue dans la foulée, où nous sommes invités à retourner les voir…

Nous mettrons leur proposition aux voix.

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