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La Bourlingueuse
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2 février 2007

Patagonie 3 mars

Du sur mesure et cousu main

Film de Bernard Huchet et Jean Claude Rigaud

Nous, les Aventuriers du Bout du Bout du Monde…

Avec dans leurs propres rôles :

Metteur en scène :                      Christian Hardy

Scénariste :                               Marylène

Conseillère artistique :                 Maïté George

Dialoguiste gagman :                   Bernard Huchet

Assistante :                               Annette

Conseiller technique :                  Jean-Claude Rigaud

Habilleuse-sécheuse :                  Alice

Photographe de plateau :             François Lequart

Technicienne de vaisselle :           Madeleine Landreau

Script :                                     Blanche Marchesseau

Alice se distingue… encore une fois !

Lundi 3 mars

Le téléphone que François a programmé ne m’a pas vraiment réveillée, mon horloge biologique avait déjà fait le nécessaire, mais il est trop tôt et c’est bon de se rendormir.

Cette fois, c’est l’agitation des voisines qui sonne l’alerte. Le linge n’est pas sec, le fauve assoupi des toilettes est sorti de sa léthargie, nous sommes à la bourre ; bref, tout baigne… Je laisse la salle de bains à François et cherche en vain où accrocher le linge encore humide.

Lorsque je fais mon entrée dans la salle à manger, tout le monde a petit déjeuné, et prépare déjà les sandwiches de midi, que nous prendrons au parc de la Terre de Feu. Aquiles prend aussi son café, qu’il juge sans complaisance, et va me chercher un couteau en cuisine. Je propose alors d’avoir l’air d’aider à la confection des sandwiches, mais les six sont opérationnels, et me disent qu’il est plus urgent de faire ma rédac si je veux changer de classe cette année.

Nous avons appris hier soir qu’Edmundo habite l’hacienda de Nazca où nous avions fait étape il y a trois ans. C’est sa mère qui fait de si jolies aquarelles des fleurs du Pérou. Autodidacte, son talent inné est maintenant reconnu, et pas seulement au Pérou. Elle a approché Maria Reiche, qui avait consacré sa vie à l’énigme des lignes de Nazca, et a disparu sans avoir trouvé de réponse.

Avant de partir, nous confions un bon paquet de dollars à Aquiles, qui va aller à la banque nous faire le change. Il a dans les poches 1.500 $, de quoi faire une jolie nouba !

Le parc confond ses limites avec la frontière chilienne. Le coup d’œil est splendide : la Nature à l’état pur ! Cependant, la marée rouge (peut-être due à la pollution) rend les coquillages impropres à la consommation du fait qu’ils sont des filtres. Pas d’éclade de moules à la manière charentaise, donc, pour laquelle Alice avait déjà distribué les rôles : cueillette, lavage, disposition sur un grand rocher plat, ramassage des aiguilles de pin.

Le canal de Beagle a été creusé pendant la période glaciaire par le frottement des glaciers. Le pôle Sud est droit devant (à 1.600 km quand même !) le Chili juste en face, qui interdit à tous, même aux scientifiques le franchissement du détroit qui raccourcirait le passage jusqu’au continent Antarctique. C’est idiot… c’est chilien ? Non, c’est militaire !

Une marche dans les sous-bois par un sentier qui serpente et joue à saute-mouton au-dessus des troncs d’arbres abattus, nous fait découvrir l’étonnante diversité de la flore. Jusqu’à Maïté qui a son arbre « à elle » ! Mais elle n’est pas la seule : l’arbre de Winter n’aime pas particulièrement l’hiver, il est ainsi nommé en hommage au botaniste de Darwin qui l’accompagna lors de son tour du monde. Des rhododendrons se sont acclimatés dans ces rudes régions. La tourbe se repère à l’herbe jaunissante qui la recouvre.

03_Lapataia27La fin de la route 3 et son panneau nous donnent l’occasion de poser en groupe une fois encore. On peut considérer que c’est le terminus de la route « Panaméricaine », celle que nous avions prise de Lima jusqu’au Rio Ocoña en longeant le Pacifique, et qui commence en Alaska, à l’autre bout du monde. Buenos Aires est à 3.242 km.

Un tertre qui domine l’eau de plusieurs mètres a été le lieu d’habitation des Indiens Yamanas qui se nourrissaient essentiellement de fruits de mer dont ils jetaient les coquilles en dehors de leurs huttes, et qui ont fini par faire, au fil du temps, une colline calcaire.

La lagune verte dans son écrin de montagnes enneigées abrite un nid de « macas » (macareux ?) qui flotte sur son miroir. Des lapins qui n’ont jamais entendu un coup de fusil ne lèvent même pas l’oreille lorsque Christian leur fait « pan ! »

P3030018Le lac Alapataia borde le camping où nous aurions dû dormir s’il n’avait pas été décidé de s’installer à l’hôtel les deux premières nuits. Ce cadre rappelle à Christian la Finlande, les moustiques en moins. Il nous est recommandé de marcher uniquement dans le sentier balisé, afin de préserver la flore, mais, dit Edmundo, si l’on veut bien goûter les airelles aigrelettes violettes (les calafates) on est sûr de revenir en Patagonie. Les castors sont avant nous passés par-là, ont taillé en pointe des troncs qui sont tombés et qu’ils ont emporté pour faire leurs barrages.

P3030003La lagune noire se mérite par une marche d’un quart d’heure pendant laquelle Christian me demande si je suis contente d’être là… Je ne percute pas immédiatement : c’est allusif à notre premier trip dans l’Ouest américain pendant lequel dix fois par jour je répétais « Ah ! ce que je suis contente d’être là ! ». Comme Rulio l’Eglise, yé né pas sanzé. Jean-Claude et Alice suivent, Christian nous dépasse, je m’attarde photographier un grand arbre aux bras tourmentés lorsqu’un bruit de chute me parvient. Alice est à terre, et cette fois c’est sérieux, son visage est en sang. Elle s’est, une fois de plus, pris les pieds dans les lacets de ses chaussures ! La lagune noire et le pic enneigé serviront de toile de fond à son portrait rectifié.

P3030030Les castors ont été introduits en Terre de Feu il y a une cinquantaine d’années, mais, le climat n’étant pas assez froid ( !) leur fourrure est moins épaisse que celle de leurs congénères du Canada, et, par voie de conséquence, elle n’a aucune valeur. Le commerce de la pelleterie fut donc arrêté, mais pas la multiplication des castors, qui, n’appliquant aucune contraception, sont devenus un problème, car les arbres meurent dans les retenues d’eau de leurs barrages. Celui qui est sous nos yeux a un niveau supérieur de plus d’un mètre au reste du ruisseau.

P3030025Pique-nique dans la nature, et tous nos déchets seront mis dans la boîte « residuos » prévue à cet effet, ce qui me fait dire qu’ils ont dû avoir en Argentine un préfet nommé Résidu. Ils ont bien eu un président nommé Carlos Menem « le plus grand voleur d’Amérique du Sud » selon Edmundo, (dans un milieu où la concurrence est rude) « et qui mériterait de finir dans un residuo, bien qu’il brigue à nouveau la présidence »

Pendant l’après-midi de shopping des copains, je suis restée à l’hôtel Alakaluf. J’avais cru en arrivant que Alakaluf, (que je croyais le nom du propriétaire) venait de Turquie… En réalité, il s’agit de l’une des quatre ethnies indiennes qui occupaient la Terre de Feu avant l’arrivée des Espagnols. J’ai écrit 10 cartes qui arriveront en ordre plus que dispersé, et continué ma rédac pour être agréable à Alice, qui, justement, s’est vu offrir par une commerçante un gri-gri local pour conjurer le mauvais sort. Marylène, Madeleine et François ont, pour leur part, visité le Musée du Bout du Monde et fait tamponner les passeports. Maïté et Christian ont « interneté » sur un clavier QW pour 1,5 peso. Les T-shirts ont toujours la cote pour tout le monde…

Le dîner est prévu au Volvert, où nous devrions nous gaver d’araignée de mer, hormis Bernard qui, « barbouillé » est resté à l’hôtel. Nous avons choisi en majorité la présentation « à la provençale », deux bouteilles de vin argentin, et les bouteilles d’agua « con » et « sin » gas (eau gazeuse ou non) pour arroser le tout. L’araignée, copieusement servie dans des poêlons métalliques à oreilles, se laisse apprécier diversement, mais le dessert est du tape-à-l’œil dont la saveur ne vaut pas le plumage.

Il est 3 h du mat’ chez nous, 11 h ici. Dodo. La douche, ce sera pour demain !

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Commentaires
M
allez ma bourlingueuse, on va dire que je suis "ton livre pour les nuls"!!! <br /> dis donc quel voyage, ça me fait rêver rêver... et tu n'oublies pas de me raconter et la suite du voyage et qui était ta merveilleuse amie...
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G
Qui aura la bonne idée d'éditer un autre livre "pour les Nuls" au sujet de la maîtrise des blogs ?<br /> Merci à celles qui tentent de peaufiner l'aspect de "la Bourlingueuse" !
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C
La pauvre Alice (pour moi qui aie vu les photos) s'est bien refait le nez !!!<br /> Mais heureusement, il y a d'autres aventures qui vont suivre !
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